jeudi 6 mars 2008

Boumni, la petite fille du sud

Boumni qui a 11 ans est née dans le sud, entre Thakhek et Savannakhet, au milieu des rizières. Elle a deux sœurs : Thepphone, 14 ans et Souksakone, 12 ans.
Boumni a été opérée il y a 4 ans. Après son retour de France, mi-2004, toute la famille quitte la rizière (la grand-mère y veillera !) pour le nord. Elle s’installe à Vientiane où Boumni va être inscrite à l’une des écoles bilingues. Aï et Vien, ses parents, sont encouragés par les Lavanant, la famille d’accueil de Boumni, qui a envoyé de l’argent pour l’inscription, les cours de soutien en français, les livres et l’uniforme. Les deux autres sœurs iront à l’école publique laotienne.
Aï et Vien ont fait le « grand saut » car ils savent que les études, et tout particulièrement la filière bilingue Lao-Français, est un moyen de gagner le droit de sortir de la pauvreté. Boumni, comme beaucoup d’enfants qui ont souffert de leur malformation cardiaque, a de la volonté et ses résultats sont à la hauteur de la confiance que l’on a mise en elle. Elle est en CM2 dans la même école que Phounchab (accueillie en France par la famille Chantrelle - voir «Arrivée Vientiane» publié le 11.02) et que Sony, le premier petit malade venu du Laos (il a été opéré à Laennec et accueilli par la famille Borniche il y a 9 ans). Les résultats de Boumni sont excellents et elle est classée régulièrement dans les 4 premiers de sa classe (sur 29 !).
La malformation cardiaque de Boumni a été identifiée dès sa naissance à l’hôpital de Thakhek où elle a suivi un traitement pendant 6 ans. Là-bas, ils disaient ne rien pouvoir faire d’autre que d’améliorer le confort de Boumni qui ne grandit pas et a les extrémités toutes bleues … Jusqu’au jour où, venus à Vientiane pour un mariage (encore un ! voir «Milinda, la petite fille radieuse » publié le 17.02), ses parents emmènent Boumni à l’hôpital Mahosot. Le Dr Kanthavit, puis Alphonse Pluquailec la voient en consultation et décident de monter un dossier pour MCC. Elle doit partir. Elle partira. Vien, qui en parle encore aujourd’hui les larmes aux yeux, sait que c’est la chance de Boumni.
Des infections mal soignées retardent l’opération de son cœur ; elle séjourne 3 mois à Paris. 3 longs mois pour ses parents.
C’est une petite fille différente qu’ils retrouvent à l’aéroport. Pour sa maman, Boumni est née une seconde fois. Mais cette fois, elle semble avoir rencontré la chance ; à travers une famille d’accueil qui la met sur le chemin de l’école bilingue pour accomplir son rêve devenir une « commerçante », une «business women» !… et grâce à la générosité d’une famille solidaire, celle de Ong, le mari de Marie, la possibilité d’un toit pour elle, ses sœurs et ses parents !
Espérons que « madame la chance » continuera de sourire à Boumni et que son rêve, en devenant réalité, la sorte elle et sa famille de cette pauvreté partagée par tant de laotiens !

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