mercredi 5 mars 2008

Khonekhane, la petite fille des HLM

Noy (le surnom de Khonekhane) et sa petite sœur Pouy (qui signifie affectueusement « la petite grosse ») vivent dans un immeuble collectif où leurs parents, Kenth et Vanh, louent un appartement au 2e étage. Ils sont plutôt chanceux car certaines familles doivent le partager avec d’autres.
Ces immeubles ont été construits après la Révolution de 1975, par des experts russes de la planification. Ils sont désormais occupés par des fonctionnaires qui travaillent à l’université comme Kenth, son papa. Il y est employé à l’entretien des bâtiments. Le parc immobilier de l’université est énorme (elle accueille 5000 étudiants) et seul un minimum est fait par manque de moyens. Dommage, car l’architecture des bâtiments de l’administration du Laos d’aujourd’hui s’est trouvée une personnalité intéressante avec ses toits à étages et ses pans décalés repris à l’histoire.
Noy a 11 ans et est élève de CE2 dans une classe de 59 élèves ! Elle est toujours classée dans le premier tiers et est très disciplinée. Cela lui vaut d’être pionnière et de porter le foulard rouge.
Après le primaire, elle ira au collège qui n’est pas loin. La famille Blanloeil, qui l’a accueillie en France, envoie via SFL de quoi aider ses parents à payer ses études : inscriptions, livres, cahiers et uniformes. L’école est en face et contrairement à beaucoup d’autres élèves. Noy déjeune chez sa maman ; ainsi celle-ci n’a pas d’interminables et couteux allers et venus à faire en moto (à Vientiane les transports en commun sont quasi inexistants).
Le diagnostic des problèmes cardiaques de Noy a été fait à la maternité de l’hôpital quelques mois seulement après sa naissance. Elle refusait le lait de sa maman et ne grandissait pas.
Après une consultation du Dr Kantavit au service cardiologie de l’hôpital de Mahosot à Vientiane (elle agît comme le relais de SFL), l’opération s’est vite imposée comme la seule solution. Mais Vanh, sa maman, ne voulait pas la laisser partir. Elle n’avait pas confiance et craignait que sa petite fille, sa première, ne revienne pas. Elle disait croire plus à la prière et aux incantations des sorciers … Mais rien n’y faisait, et l’état de Noy année après années s’aggravait.
Par hasard, Kenth prend conseil auprès d’un professeur d’université dont il a entendu parler. Son neveu, qui souffrait des mêmes maux que Noy, avait été opéré à Paris et «serait» rentré transformé ! Le «serait» vérifié, Vanh et Kenh sont convaincus qu’il faut laisser partir leur fille. Noy revoit le Dr Kantavat en novembre 2003. Celle-ci prépare avec le « Dr Alphonse » un dossier et Noy est opérée en avril 2004.
Elle revient de son séjour à Paris avec une grande bonne mine et l’énergie de grimper comme une « folle » le long du grillage du terrain de sport d’en face ! Ses parents sont encore aujourd’hui émerveillés de voir leur petite Noy jouer, courir, danser. Parfois ils le montrent, et comme Noy reçoit en plus des cadeaux de ses parents de France …sa petite sœur, Pouy, est envieuse ! Alors pendant que Noy fait des photos à l’école avec l’un des petits appareils Fuji que nous lui avons confié, nous prêtons le deuxième à Pouy, qui malgré ses 4 ans, se débrouille très bien … et arrête instantanément de pleurer !

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