vendredi 15 février 2008

La joie de vivre de Thanousin, surnommé Ken

Petit-déjeuner sous la véranda de Latharinh, guest house où nous sommes installés : œufs, saucisses Lao, baguette française (il y en a partout ici), expresso (spécialité du pays). Le temps a brutalement changé ce matin. Hier, c’était un été ensoleillé, aujourd’hui le plafond est bas, et il fait 14°c. Il en sera ainsi toute la journée. Dommage pour la lumière !
Une heure de route nationale et vingt minutes de piste, et nous sommes arrivés. Il est 11h00.
Deux grandes tables étroites sont dressées devant la maison, du papier journal en guise de nappe. Tout le village est là et nous attend. C’est intimidant !
Ken se tient bien droit près de son père Lan (surnom qui signifie « porte bonheur ») et de sa mère Boun.
Ce petit bonhomme de 5 ans a été opéré à l’âge de 2ans. Dès 3 mois, il avait les extrémités bleues, avait du mal à respirer et n’avait d’énergie ni pour se déplacer, ni même pour rire … quelle métamorphose !
Ses parents ont tout vendu pour soigner Ken. 3 fois par mois ils devaient aller à l’hôpital de Luang Prabang pour y acheter une bouteille d’oxygène. Ses parents étaient tellement désespérés qu’ils l’ont appelé Ken, le mot utilisé pour faire une offrande matinale aux bonzes en échange de leurs prières.
Le miracle est arrivé au bout de 2 ans lorsqu’une cousine, infirmière à l’hôpital, a été mise en contact avec un médecin de SFL, puis de MCC qui l’a pris en charge.
Après l’opération, Ken ne croyait pas en sa guérison et n’osait pas essayer de marcher. Aujourd’hui, il court de l’un à l’autre, et n’est pas à une grimace près, juste pour jouer !



Déterminé, il nous entraîne à son école. Elle est à deux pas. Il est en maternelle avec les plus grands. Son petit groupe nous fera un dessin sous l’œil de la jeune maîtresse à qui nous remettons crayons et petit ours du Mécénat. Elle est du village, comme les autres professeurs de l’école élémentaire. Quand Ken ira au collège, il devra y aller en vélo ; quand il ira au lycée, qui est plus loin, ses parents lui construiront une petite maison de bambou à côté de l’école. Il y couchera pendant la semaine, comme d’autres enfants des villages éloignés !
A midi, nous avons un beau dessin et nous sommes invités à la cérémonie traditionnelle des vœux : le baci. Longues incantations (que nous enregistrons !) autour d’une table basse garnie de fleurs et de nourriture. A la fin des prières, chacun des participants se précipite sur nous avec des liens de coton blanc qu’ils nouent à nos poignets en renouvelant leurs vœux. C’est extrêmement émouvant.
Nous sommes invités à trinquer nos verres remplis de Lao-Lao, alcool de riz au serpent noir confectionné par le cousin d’à côté (distillerie très artisanale … avec vue sur le Mékong !).

Pendant que Ken joue avec ses copains d’école, dont beaucoup sont ses cousins, JFM prend des photos, JFB écoute les parents raconter l’absence, l’inquiétude et le retour de Ken … qui ne parle plus que français et fait celui qui ne les reconnaît pas !
JFM revient avec Ken à ses trousses, pour la remise du sac avec l’enveloppe de la famille Barret-Parichon et les « goodies » du Mécénat. Il est très fier de sa montre. Son regard est lumineux. Mo traduit la lettre avant d’aller visiter le village avec son père et son grand-oncle.

Nous avons confié à Ken, le petit appareil photo. Ken fait son reportage avec sérieux et est tout content de photographier tout ce qu’il nous montre !

Il est bientôt 16h00. Nous allons repartir. Tout a été rangé. Les femmes de la maison sont regroupées à l’extérieur autour d’un feu. Nous les remercions. Les au revoir sont interminables.
La fête est finie, mais quel bonheur.





























2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo pour votre excellente initiative.Nous suivons quotidiennement grace au blog, vos rencontres.Merci pour les magnifiques photos des paysages, des coutumes locales et surtout des enfants rayonnants de vitalité; tout ceci nous incite à penser sérieusement à faire le voyage pour revoir notre petit protégé Senghathid à Vientiane
Bonne continuation
Une famille d'accueil

Anonyme a dit…

Cher Jean-François,

je viens de parcourir le blog et de lire les premiers jours de vos aventures laotiennes.

Jolie démarche et beau travail, qui donnent à réfléchir et devraient nous encourager à élaguer bien des considérations sans importance qui prolifèrent dans nos vies pour faire un peu de place aux enfants du Laos et à bien des causes qui aident à remettre les choses à leur juste place...

Merci de nous en faire profiter et bravo pour ce que toi et tes amis font à cette occasion.



Stefan