vendredi 22 février 2008

Ony, la timide

Grâce à elle, nous découvrons Vangvien. Quelques kilomètres avant Vangvien (entre Vientiane et Luang Prabang), une pagode et un petit chemin à droite qui va à la rivière. Ce doit être celui qui mène chez Ony.
Une femme alerte sort de sa maison en dur. C’est la grand-mère maternelle d’Ony, suivie de son mari, instituteur, en uniforme kaki. Oui c’est là. Nous sommes bien attendus demain par toute la famille au complet.
Nous resterons à Vangvien deux jours dont un de « break » … il y a des grottes à voir et il faut descendre la rivière en barque !
C’est le Nam Song qui coule dans cette vallée entourée de pains de sucre karstiques, comme on les voit à Phuket. Notre hôtel surplombe la rivière. Il appartient à un français de Bangkok. Nous sommes accueillis comme des amis. La vie quotidienne locale se déroule sous nos yeux : les enfants se baignent, pêchent avec des fusils harpon de fortune, les (petits) camions empruntent l’unique pont à péage (0,10 $ !), mais quand le niveau est bas tout le monde traverse la rivière les pieds dans l’eau, bicyclette sur le dos ou bidon au bout d’un bambou. Même les toc-tocs – ces attelages de « bœufs chinois » - empruntent ce chemin … plus économique.
Il est 12 heures le lendemain. Nous sommes chez Ony. La maison en dur (le papa travaille à la cimenterie) et au centre d’un enclos de bambou. Une petite fille de 3 ans court derrière les poules et les canards en liberté. C’est Tina, la petite sœur d’Ony. Ony arrive sur la moto familiale avec sa maman, qui s’appelle Monh (rond en laotien). Elle est très jolie et n’est pas ronde !
Nous sommes invités à entrer. Le père, surnommé Méo, nous prépare dehors des noix de coco pour « l’apéro » qui sera suivi d’une poule bouillie et de riz gluant.
Ony va avoir 7 ans en mars. Elle a été opérée il y a 1 an et a été accueillie par la famille Gontier en région parisienne. Son opération, qui s’est bien déroulée, ne lui a laissé aucune cicatrice. C’est une jolie petite fille qui ressemble à son papa, mais qui comme sa mère est très réservée et sans doute très timide. Ses sourires sont rares sauf lorsqu’elle aura en main le petit appareil photo et qu’elle s’amusera du résultat !
Lors de la traditionnelle distribution des lettres, dessins, cadeaux, Tina prend les choses en main et plonge dans le sac en s’attribuant ce qui lui plait. Ony est un peu débordée, puis tout rentre dans l’ordre avec un « petit ours » et une petite voiture à ressort qui occupe Tina un moment. Tina est plutôt à l’image de sa grand-mère, qui nous raconte que les problèmes d’Ony sont apparus 2 ans après sa naissance. Toujours les mêmes symptômes : toux, respiration difficile. Toujours le même diagnostique : problème pulmonaire. Voyant qu’Ony ne grandissait pas et que ses lèvres et ses doigts devenaient bleus, ses parents se rendent finalement à l’hôpital Mahosot à Vientiane qui prépare aussitôt un dossier pour un départ en France, en vue de l’opération de son cœur. II aura lieu 1 an plus tard compte tenu du planning des possibilités de prise en charge.
De Paris, Ony a ramené un ours qui parle et qui ne la quitte pas, sauf lorsqu’elle va à l’école. Cette école où nous nous rendons le lendemain. Nous y retrouverons une petite fille métamorphosée au milieu de ses petits camarades ; souriante et sérieuse à la fois … Son grand-père dit qu’elle travaille très bien ! Il aimerait qu’elle devienne institutrice comme lui …






3 commentaires:

Anonyme a dit…

Que de rencontres tellement émouvantes. Grâce à vos textes et photos nous vivons avec vous ces magnifiques moments.
Bravo à tous les deux.
Baisers. Laurence F.

Anonyme a dit…

Bravo pour ce beau projet et ces belles photos. je vais relayer tout ça sur mon blog www.baptisteblog.com
Amitiés
Baptiste R

Anonyme a dit…

Merci de ces photos de "notre" petite Ony. Nos enfants et nous passons des heures à regarder vos photos ! Merci de ce témoignage très émouvant et joyeux.
La famille Gontier :-))